Ces vingt dernières années la ville Saint-Laurent-du-Var, s'est beaucoup densifiée. Les plus anciens d'entre nous déplorent ce qu'ils appellent la "bétonnisation" corollaire de la densification humaine du littoral (93% de la population maralpine vit sur le littoral) et de l'urbanisation qui en découle.
Peut-être pourrions-nous nous interroger sur la manière de faire? Il manque encore aujourd"hui de nombreux logements dans le département des Alpes-Maritimes (37 000 familles sont en attente d'un logement, 70% sont éligibles à un logement social) , notre enclavement sans TGV n'aide pas au déploiement de l'habitat vers le département voisin, mieux préservé. Il faut donc penser autrement l'habitat sans négliger nos contraintes.
De fait, A Saint-Laurent, les serres ont laissé place à des immeubles de plus en plus nombreux.
La ville gagne du terrain sur les zones arborées, ces dernières se faisant de plus en plus rares.
Ces nouvelles constructions négligent le volet paysager réduit à quelques malheureux lauriers roses séparant de micro jardinets dans les copropriétés. Les nouveaux aménagements parquent dans des bacs surdimensionnés quelques pauvres arbres qui ne pourront jamais atteindre des tailles honorables.
Le constat est alarmant. Le végétal est le premier maillon de notre écosystème. Il est source de vie accueillant une grande partie du règne animal. Ce sont les insectes, les oiseaux, chauves-souris et bien d'autres animaux, certains utiles et d'autres nuisibles qui vivent en symbiose, le milieu urbain chamboulant et construisant un autre équilibre.
Il suffit d'éliminer l'un de ces maillons et l'écosystème s'affole. Les nuisibles prospérent alors sans prédateur.
Durant des années nous avons fait usage de pesticides chimiques, nous avons coupés les arbres et réduit l'environnement naturel. Moins d'oiseaux dans nos jardins, plus d'abeilles pour polliniser nos potagers, à la moindre pluie d'orage les sols se ravinent et les rues sont inondées.
L'un de nos objectifs est de re-végétaliser la commune, par la plantation d'arbres en alignements sur les avenues. Ils permettront d'apporter ombre et fraîcheur durant les périodes chaudes, réduiront le bruit et l'usage des climatiseurs, mais aussi d'améliorer la qualité de l'air et notre empreinte carbone. Ils serviront de refuge aux oiseaux et autre petits animaux et redonneront vie à nos rues.
Repenser les espaces verts ou les gazons pourront laisser la place à des prairies fleuries, ou les végétaux méditerranéens adaptés à notre climat remplaceront les végétaux trop gourmands en eau.
Pratiquer l'éco-pâturage permettant de lutter contre les incendies, nettoyer les vallons, reboiser, car les forêts ne se régénèrent pas naturellement.
Replanter de roseaux et de cannes les berges et le lit du Var retiendront les terres et contribuera à absorber naturellement les pollutions tout en recréant les lieux permettant aux oiseaux de nicher. Qu'est devenue en zone basse du Var la zone Natura 2000 que nous louons?
Nous actons que la ville avance, nous actons que certains territoires resteront définitivement stériles, nous protégerons les espaces verts, quitte à devoir créer de l'espace urbain, notamment en hauteur, quand c'est possible.
Il faut construire la ville sur la ville et préserver coûte que coûte nos espaces verts.
Il faut construire évidemment en haute qualité environnementale et créer des espaces végétalisés y compris là où on y pense le moins, toits, délaissés dans les copropriétés, terrasses... etc...
C'est un vaste chantier que nous mènerons avec nos concitoyens, ceux-ci ne manqueront pas de nous apporter également leurs idées.
Le territoire de Saint-Laurent-du-Var est une goutte d'eau, commençons par ce qui nous entoure avant d'avoir des ambitions planétaires.
Sylvain
